mercredi 4 août 2021

De Cène réflexions

Cène, Jacopo Bassano
Jacopo Bassano, 1546


Théologie


Qu'est-ce que la Sainte Cène, telle que célébrée dans l'Eglise protestante que je connais ? Deux choses me paraissent certaines : elle est en lien avec l'héritage et la mission laissé·e·s par le Christ, et elle a actuellement la forme d'un rituel – mémoriel, communautaire, mystique.


Rituel

Creusons d'abord la notion de rituel. La première difficulté serait dans cet aspect de la Cène d'en faire un moment automatique, doté d'une mécanique magique dont nous serions, nous humains, nous ministres surtout, en quelque sorte les maitre·sse·s, ouvrant et refermant à loisir les portes du Royaume pour les fidèles rassemblé·e·s. Je ne crois pas que l'on ouvre les portes du Royaume, fût-ce lors d'un sacrement – cela appartient à Dieu seul·e, et aucun geste, aucune parole rituelle ne saurait lui demander d'agir à l'instant

Je crois en revanche que depuis Christ, et donc depuis le début des temps, le Royaume est ouvert. Ce qui fait que nous n'y sommes pas encore, malgré ce déjà-là – ce toujours-là, même – est que nous manquons d'espace (mental, temporel, spirituel ou que sais-je) pour nous y rendre disponibles. Nous avons besoin d'aide, et cette aide s'est trouvé être la forme rituelle. 

Par les symboles, les paroles, les gestes, nous n'ouvrons pas les portes du Royaume, ni même demandons à ce qu'elles s'ouvrent, mais nous nous aidons à nous rendre disponibles pour cette réalité qui est déjà/toujours-là. Le rituel, le sacrement, n'est donc pas la seule manière de s'y rendre disponibles, mais elle en est une manière communautaire, qui fait sens au vu de l'histoire de la chrétienté, et relie donc lea chrétien·ne d'aujourd'hui à toustes les autres, de tout temps de tout lieu. Le rituel permet la réactualisation d'une mémoire, et l'expérience tout autant communautaire que mystique.


Accès au Royaume

Ceci dit, nous n'accédons probablement pas au Royaume proprement dit, puisqu'il est pour l'heure également de l'ordre du pas-encore – et ce dépassement, qui mène à l'accomplissement du monde appartient évidemment à Dieu seul·e. 

Pour notre temps, le rituel offre ce que j'expliquerais le mieux par la métaphore de la grossesse : le monde est enceint·e du Royaume (et Dieu seul·e connait le terme de cette grossesse qui est vie et promesse de Vie), et le sacrement serait comme une échographie (ou l'écoute du coeur via un doppler ou que sais-je encore) de ce Royaume, nous permettant de nous rendre compte de sa réalité, de son déjà-là, et simultanément de ce pas-encore, de tout ce qu'il reste à réaliser.


Héritage

Rituel, donc, mais également et surtout héritage du Christ. Ou devrais-je dire : héritage de Jésus de Nazareth. En effet, je ne crois pas que ce fils de charpentier, qui a vécu il y a deux-mille ans, ait eu une volonté liturgique, ou une compréhension rituelle de sa mission. 

Pour reprendre la métaphore du monde comme corps enceint du Royaume, je crois plutôt qu'il est venu nous enseigner que tout se joue dans la vie quotidienne, dans le soin des différentes parties du corps entre elles, afin de mener sa grossesse au mieux, dans la joie de l'attente et la sérénité d'une relation qui existe déjà. Ainsi, cela fait peu sens pour moi d'imaginer que Jésus a institué la Cène comme sacrement, comme rituel prévu lors d'une célébration religieuse. 

Le dernier repas, que l'on rappelle lors de l'institution, pointe selon moi vers une reconnaissance de son appel à l'humanité à « chaque fois que vous en boirez », c'est à dire quotidiennement, avec celleux qui vous entourent. L'histoire humaine, par son travail de théologie, de mémoire, de relecture des événements, a fait de cet appel à vivre la communion en tous temps un rituel réservé au dimanche. Dommage, en un sens, et compréhensible et utile d'un autre. 

La Cène en tant que rituel n'a de sens pour moi qui si elle nourrit l'appel à vivre la communion chaque jour, hors de l'église. Le rite doit servir à renforcer l'éthique des croyant·e·s, afin qu'iels soient fidèles à leur mission dans le monde.


Histoire du Salut

La Cène est récapitulation, et participation, à l'histoire du Salut. C'est pourquoi son mouvement doit être un récapitulatif de cette même histoire, afin de repartir dans le monde en pleine connaissance de cause, ressourcé·e dans tous les recoins de sa foi. Pourquoi en ce sens nous en priver et ne pas la célébrer chaque dimanche ? 

Plus j'y songe, plus je trouve absurde qu'on ne la célèbre que de temps en temps. N'est-elle pas noyau du culte dominical ? Ou selon l'idée de Jean-Jacques von Allmen la part jérusalémite du ministère terrestre du Christ – la part galiléenne étant le « reste du culte » qui seule ne contient ni la croix ni la résurrection, et ne montre donc pas l'irruption du Royaume dans le monde, ne nous permet pas d'y participer.

Si nous parlons d'histoire du Salut, il convient tout de même de développer un brin. Tout comme je ne crois pas que le sacrement ouvre en lui-même les portes du Royaume (mais bien les coeurs des croyant·e·s), je ne crois pas que le sacrement sauve : il permet de plonger dans cette réalité du Salut offert, hors de portée de notre compréhension humaine. La Grâce est et reste un mystère, si ce n'est le mystère. Et paradoxalement, ce mystère est une certitude. 

Bref, la Cène doit permettre d'entrevoir ce mystère du Salut, et donc en rappeler les tenant et les aboutissants, et je vais commencer à me répéter si je continue. Mais une question peut prolonger la réflexion : qui participe à la Cène ? Qui en sont les invité·e·s, les participant·e·s ? Notre Dieu trois fois saint est donc celui qui nous invite à la table, et puisque Jésus mangeaient avec ses ami·e·s (qui pour la plupart l'abandonneront, du moins momentanément) et les marginal·e·s de la société, je crois sincèrement que toustes sont les bienvenu·e·s au repas du Seigneur. Après tout, ce sont les affamé·e·s qui ont besoin d'être nourri·e·s. Il n'est pas lieu de déterminer qui est digne ou qui ne l'est pas – ne sommes-nous pas toustes tout à la fois indignes et dignes de manger à la table du Seigneur ?


Création

La Création, au-delà de la seule humanité, est également légitime invitée à la Cène, puisqu'elle aussi bénéficie du Salut – et peut-être importe-t-il de le souligner mieux dans nos liturgies. Outre le sanctus, qui rappelle que nous nous associons à bien plus que les chrétien·ne·s assemblé·e·s avec nous sous le même toit, les espèces sont pour moi le signe que la Création participe de cette communion : elle en est même le signe, sans lequel nous ne pourrions en avoir conscience. « Fruit de la vigne et du travail des hommes », qui rappelle que la nature et le travail humain sont relié·e·s, pointant vers le Salut voulu par Dieu. 

Mais les espèces sont-elles pour autant présence du Christ ? A mon sens, non. Christ est présent, bien sûr, mais d'une manière que l'humain ne contrôle pas, ne fait pas advenir. Christ est présent là où deux ou trois sont rassemblé·e·s en son nom. 

Pourtant, sans aller jusqu'à sanctifier les espèces et les traiter avec des honneurs indus, pourquoi ne pas en faire sens encore après le rituel et les utiliser lors de l'apéro d'après-culte, pour prolonger la communion de façon plus conviviale, quotidienne ? Ou bien selon la sensibilité, faire participer symboliquement (quoique littéralement) la nature à la communion en nourrissant des animaux du pain, en abreuvant la terre du vin ?


Récits bibliques

J'aimerais à présent considérer brièvement quelques références bibliques (autres que l'institution de la Cène, évidemment) qui influencent la manière de comprendre la Cène. Premièrement, le lavement des pieds dans l'Evangile selon Jean. C'est à mon sens la preuve que Jésus n'a pas institué un rituel tournant fondamentalement autour du pain et du vin comme rappel du sacrifice du Christ, puisque sinon comment comprendre que cet ordre aie échappé à l'évangéliste ? Le parallèle entre le dernier repas de Jésus et le lavement des pieds semble bien tourner autour de la solidarité, du soin les un·e·s des autres, du partage et de l'égalité ; du soin du corps que nous sommes en tant qu'Eglise, et dont le Christ est la tête.

 Deuxièmement, la Pâque juive. J'aurai très peu de choses à en dire, vu ma trop pauvre connaissance du judaïsme et de son histoire, mais je crois qu'il y a là quelque chose à creuser, pour ma propre théologie et vie de foi. Disons que, puisque Jésus célèbre la Pâque avec ses disciples, cela donne à notre héritage une coloration qui est celle de la libération de l'humanité, de la fidélité de Dieu, de la mémoire qui actualise et de la nécessaire mise en route qui en découle. 

Troisièmement, les multiplications des pains, présentes plusieurs fois dans les Evangiles. Peut-on les comprendre naïvement comme le rappel que plus on partage et l'on fait confiance à Dieu plus l'on est nourri·e ? J'ai bien envie d'être naïve pour le coup. Ajoutons juste que Jésus nourrit une foule sans distinguer celleux qui en sont dignes de celleux qui n'en sont pas ; il nourrit celleux qui sont là, quelle que soit la raison de cette présence. 

Quatrièmement et finalement, les pèlerins d'Emmaüs. Nous sommes comme eux, marchant après la mort du Christ, et nous avons besoin de son enseignement, de sa présence à nos côtés, sans pour autant parvenir à le reconnaitre. C'est dans le partage qu'il se fait reconnaitre (dans le rituel, peut-être), mais pour nous échapper aussitôt, et nous laisser continuer notre route sachant qu'il est vivant. Nous ne nous approprions pas le Christ durant la Cène, il nous rend plutôt à nous-mêmes et à notre quotidien. 

Ce récit n'est-il d'ailleurs pas le mouvement dont s'inspire le culte ? Mise en route, rencontre avec un homme dont on ne sait qui il est, enseignement par les Ecritures de la mission du Christ, partage du repas, stupeur et découverte que le Christ était là depuis le début, puis retour à la communauté du monde, avec un « feu brûlant au dedans de nous ».


Sacrement

J'ai mentionné un certain nombre de fois le terme de sacrement. J'avoue que c'est l'aspect de la Cène qui me laisse encore beaucoup de questionnement. Qu'est-ce qu'un sacrement ? Quel est le sacrement de la Cène si je ne suis pas convaincue que tel que nous le vivons aujourd'hui il est un ordre de Jésus ? Qu'est-ce qui différentie ce rite, et celui du baptême, d'autres rites ou expériences permettant d'apercevoir le Royaume ? L'aspect traditionnel, qui nous inscrit dans une histoire, certainement ; mais ça n'est pas suffisant. 

Je vois là un manque dans ma théologie, et me réjouis d'enrichir ma foi par mes recherches futures. Peut-être est-ce un peu prétentieux de penser ainsi, mais voici : si moi, qui suis théologienne depuis quelques années maintenant, et qui me passionne pour le sens des choses que je vis, ne comprends pas réellement ce qu'implique un sacrement, que comprennent mes paroissien·ne·s ? Probablement plus que moi.




Liturgie

En tant que liturge, il me faut néanmoins me saisir des enjeux rituels propres à la Cène protestante, car j'ai la responsabilité de mener ce temps permettant aux paroissien·ne·s d'entrer dans cette présence du Christ et du Royaume. En cela, il me faut me reconnaitre un peu démunie et très humble face à la tradition qui a fait de la Cène ce qu'elle est aujourd'hui. Je vais néanmoins tenter d'en dessiner le mouvement et le sens des parties, discernant ainsi ce qui permet l'ouverture à la transcendance qui nous entoure, afin de les mener au mieux.

Du point de vue de l'assemblée, je devine deux mouvements (inspire-expire, pourrions-nous dire) qui participent du rituel : attitude méditative et attitude active, les deux se devant de s'entrelacer de manière adéquate pour assimiler ce qui doit l'être et permettre l'ouverture. Il est important que l'assemblée ne soit pas que spectatrice de la Cène, sans quoi ce n'est qu'un spectacle clérical proposé aux laïques. 

Il me semble également que si deux moments méditatifs peuvent se succéder, il n'en est pas de même pour les temps actifs, car ils doivent être précédés et/ou suivis de méditation afin d'être vécus en pleine conscience de ce qui se joue – inspire-expire, disais-je.


Entrée

De fait, la Cène doit comporter une transition avant le rituel proprement dit, et l'on peut dire qu'un cantique (attitude active) est une bonne entrée en matière, parce qu'il thématise le temps à venir.

Histoire du Salut, disions-nous, il faudrait donc commencer par la Création, qui comme je le mentionnais, participe pour moi de cette histoire, et expliciter avec qui/quoi nous arrivons dans ce temps : nous, la Création, les fruits de la vigne et du travail des humains ; cela pourrait être fait dans une courte (mais néanmoins importante) action de grâce, à laquelle l'assemblée répond par des paroles traditionnelles qui affirment sa volonté d'entrer dans ce temps (« En haut les coeurs ! // Nous les élevons vers le Seigneur // etc. »).


Rappel de la Grâce

Ensuite, une préface sous forme de prière (attitude méditative) permettra de rappeler le Salut auquel nous sommes appelé·e·s dans la Grâce du Seigneur par la médiation de la Croix ; c'est ici que se noue le lien entre la Cène et l'événement Croix-Résurrection.

J'aurais tendance à mentionner ici, si nécessaire, que si nous avons besoin de la Grâce, c'est parce que nous sommes faillibles, plutôt que de le mentionner plus tard, dans une prière d'humble accès ou de repentance par exemple – rituel de repentance qui fait plus sens pour moi dans le premier temps du culte. Parce qu'après tout, on ne s'excuse pas d'avoir été invité·e à la table du Seigneur, non ?

Plongé·e·s dans la mémoire de cet événement ultime, nous pouvons dire qu'à présent nous sommes dans ce contact au plus proche avec le Royaume (que j'imageais par l'échographie) et que nous pouvons activement l'exprimer par le Sanctus, chant qui dit la communion d'avec la Création et les croyant·e·s de tous temps et tous lieux, en plus de redire la sainteté de Cellui qui nous accueille toustes.


Mémoire

Vient alors le moment mémoriel/actualisant proprement dit, avec l'institution qui reprend les textes bibliques narrant le dernier repas de Jésus, où nous revivons au présent ce qu'il a vécu avec ses disciples (peut-être devrions-nous dire l'institution au présent, et non en temps narratifs?) ; l'attitude est ici nécessairement méditative, puisqu'il s'agit de faire advenir dans sa propre mémoire des événements qu'on n'a pas vécu historiquement, de les faire siens.

Pour introduire un temps de silence prolongeant cette méditation existentielle, on peut imaginer une formule rituelle du style « Il est grand le mystère de la foi », qui rappelle à l'assemblée qu'on est justement en plein mystère.


Certitude du Salut

Le moment suivant, anamnèse-épiclèse, me parait une charnière, où l'attitude active est de mise malgré un caractère éminemment méditatif, car il affirme la certitude du Salut dans le don de Christ et enjoint via l'Esprit à ouvrir nos coeurs à cette certitude – et il me semble important que l'assemblée elle-même exprime cela, sous forme éventuellement de prière dialoguée ou a minima qu'elle soit debout lors de la prière de l'officiant·e et lea rejoigne pour dire le Notre Père. 

C'est le moment où nous nous rassemblons véritablement avant de manger ensemble le repas rituel – de communier, finalement. On peut imaginer intégrer à ce moment une doxologie (prière à la Trinité) pour compléter son aspect « confession de foi », histoire que tout soit bien récapitulé. Attention néanmoins à ce que cela reste bref et ne s'éparpille pas théologiquement parlant.


Repas

Arrive alors la préparation de ce repas, que l'on nomme fraction et élévation, et cela fait sens que l'assemblée redevienne un brin méditative durant les préparatifs effectués par l'officiant·e (y a-t-il d'ailleurs rien de plus chouette que de regarder quelqu'un·e préparer le repas que nous allons ensuite partager?). 

Les formules rituelles, quasi invariables, ainsi que les gestes, disent que désormais tout est prêt, que l'on peut se mettre à table en présence du Christ (présence qui rappelons-le n'est certainement pas magiquement invoquée à cet instant précis, mais le déroulement du rite aura désormais permis d'y être sensible, dans l'idéal) – et l'on peut éventuellement expliciter cette présence par une formule du type « Voici le Messie... ». Pour ma part, c'est ici que j'inviterais l'assemblée à la table, par ces fameux mots : « Venez, car tout est prêt », en rendant compréhensible que c'est Jésus et non l'officiant·e, qui nous invite à la table.

Quid de l'Agnus Dei, que l'on peut insérer après la fraction-élévation ? S'il s'agit de se reconnaitre coupables ou indignes, cela ne fait pas sens pour moi, comme si soudain nous n'étions plus sûr·e·s de la Grâce offerte. Mais s'il s'agit de remercier le Christ pour son don, je veux bien le concevoir – même si un autre cantique, plus axé louange et reconnaissance me paraitrait alors plus adéquat. Il pourrait être chanté, s'il est bien connu et/ou répétitif (type chants de Taizé), alors que l'assemblée est déjà en cercle autour de la table.

Pour les raisons évoquées plus haut, je ferais l'impasse également sur la prière d'humble accès, préférant l'immédiateté entre la fraction-élévation et la « mise à table » célébrée par un chant.

Voici le moment le plus actif de tout ce rituel, le moment culminant en terme d'appropriation de ce qui vient de se vivre : la communion proprement dite. Je la préfère en cercle, pour l'aspect communautaire, égalitaire et convivial, où l'on peut se regarder les un·e·s les autres en attendant d'être servi·e·s. C'est le moment le plus corporel, le plus sensuel – ce qui parait essentiel dans le vécu d'un rituel et l'appropriation de son contenu. Lorsque nous mangeons les espèces – le corps du Christ, ce que chacun·e comprendra comme iel veut – nous ne pouvons que constater que ce don nous est offert.

Après cela, il me parait fondamental de pouvoir redonner à l'assemblée une attitude profondément méditative, peut-être avec un morceau d'orgue, laissant le temps de digérer.


Retour

Le rituel a-t-il pris fin à ce moment ? C'est une possibilité, mais je crois préférable de faire coïncider cette fin avec la fin du culte proprement dite. Pour sortir tout en douceur du rituel, il faut encore rappeler que le rituel en soi ne sert à rien s'il ne nourrit pas la vie après lui – donc la vie quotidienne, la vie de la semaine à venir pour chacun·e (d'où l'intérêt pour moi d'une Cène hebdomadaire). La prière finale se doit ainsi d'être un appel éthique à vivre concrètement selon ce qui s'est vécu durant le temps de Cène – communion avec la Création dans la certitude du Salut offert en Jésus-Christ.

Dans l'optique de faire terminer le rituel en même temps que le culte, un cantique qui acte le retour dans le monde suivi d'une prière d'envoi et de bénédiction (et d'un postlude d'orgue) me parait tout à fait approprié.


Introspection

Il m'apparait donc que je suis moins révolutionnaire en terme de Sainte Cène que ce que je pensais avant de me plonger dans le sujet. N'ayant pas une compréhension rituelle du dernier repas de Jésus, je ne me vois pas chercher à bousculer la tradition qui en a fait un rituel. A moi de m'y insérer au mieux en tant que ministre, en insistant là où c'est utile sur l'aspect éthique que j'y décèle, tout en honorant le besoin de ritualité qui habite l'humain.


[petit essai rédigé dans le cadre du stage pastoral]