vendredi 20 mars 2015

Ad-Mirare

S'il y a bien un sentiment qui me porte et dont je prends de plus en plus conscience, c'est celui-ci :
Admiration

Dans mon dictionnaire étymologique spontané, ce terme vient du latin ad-mirare "regarder vers".
A mon sens, c'est nécessaire à la vie : se décentrer, regarder vers quelque chose ou quelqu'un d'extérieur à soi. Cela permet, au moins dans mon cas, de ne pas se complaire en soi, dans un narcissisme stagnant, mais au contraire de voir le monde et vouloir y prendre part.

Parler d'admiration pourrait m'amener à parler d'art, évidemment. Quoi de plus admirable qu'une oeuvre d'art ?
Mais en réalité, c'est d'hommes et de femmes dont je souhaite vous parler.
Pour leur rendre hommage ? Pas nécessairement.
Certainement pour les graver dans mon esprit, et également souligner l'importance que peuvent prendre ceux que nous côtoyons.


Voyons… je dois avouer qu'il y a une personne en particulier qui m'a inspiré cette thématique, et il me faut donc en dire quelques mots en premier.

Mon maître d'arme (je dis "mon", mais je dois le partager avec d'autres, hélas) enseigne bénévolement l'escrime médiévale à des ahuri(e)s dans mon genre, et il y met vraiment du coeur. Je l'admire pour son envie de partager son savoir et ses techniques, et pour son engagement qui va au-delà du cadre.
J'aime sa rigueur, sa discipline, et oui, c'est con mais j'aime obéir à ses ordres. Avoir un maître qui sait de quoi il parle est très stimulant. J'aime me sentir novice face à sa maitrise, j'aime le voir manier son épée et me dire "un jour, je ferai aussi bien que lui." J'aimerais bien l'appeler "Maître", comme dans les vieux films de chevalerie ou les romans fantastiques, mais ce serait gênant pour lui comme pour moi.
Dommage, car c'est bien ce qu'il est pour moi : un maître.
Et ce sentiment d'admiration empli d'un respect comme ancestral me réjouis. C'est un sentiment auquel je n'étais pas habituée, et que j'aime entretenir.

Sinon, très classiquement (mais totalement fondamental), j'admire infiniment mes parents.
Ils ont eut la rude tâche de m'élever, ainsi que mon frangin et ma frangine, et je trouve qu'ils ne s'en sont pas trop mal sorti. Grâce à eux, je suis une femme imparfaite (Dieu soit loué!) mais dotée de valeurs et d'idéaux pour mener ma vie. Si c'est pas digne d'admiration, ça…

Plus inattendu peut-être, il y a une femme que j'admire pour sa force de vie.
Elle a un boulot ingrat (nettoyeuse de grandes surfaces) mais quand nous nous croisons à l'heure où je finis le boulot et qu'elle commence le sien, elle a toujours un sourire pour moi, une blague ou un regard gentil. Je perçois sa fatigue mais avant tout une belle humanité. Je crois bien qu'à son insu, elle me sert d'exemple, quand je manque de persévérance ou d'humilité.

Tant d'autres personnes jalonnent mon esprit alors que j'écris ces mots, je pourrais encore vous parler de gens tels que Gandhi, Tohru, ou même le Christ, qui m'inspirent et forcent mon admiration, mais passer à la longue liste des gens-que-je-n'ai-pas-connu-mais-dont-le-récit-de-vie-me-sert-d'idéal serait fastidieux.

Sur ce, je vous retourne la question : qui admirez-vous ?


samedi 10 janvier 2015

Non, ce n'était pas le radeau...





Ce que j'aime dans l'amitié, c'est qu'elle est tellement incompréhensible !
Pourquoi suis-je bien avec cette personne ? Comment se fait-il que ces personnes s'entendent ? 
L'amitié découle-t-elle du plaisir d'être ensemble, ou est-elle simplement ce plaisir d'être ensemble ?
C'est vrai, j'aime ne pas savoir pourquoi je suis amie avec elle, ou lui. C'est toute la beauté du sujet :
Un pari sans logique, sans but, même ; un pari lancé dans le temps, sans autre témoin que la vie.

L'amitié ne se définit pas, et par là même ne se borne pas. 
L'amitié est un espace grand ouvert à tout ce qui sera partagé.

Au fond, aimer, c'est plonger au coeur de Dieu. 
Plus le temps passe et plus je m'en rends compte.
Dieu, Amour, Amitié, c'est synonyme, et c'est là tout l'essentiel.

Ne reste que l'envie d'y croire, de vivre et d'espérer la suite...

vendredi 9 janvier 2015

Où est Charlie ?

Quand je me retrouve face à ce genre de drames, face à ce que l'humanité a de plus sombre, j'ai comme envie de tomber à genou et demander pardon.
Pardon de n'être qu'une jeune fille impuissante, pardon de faire partie de cette humanité méchante, pardon d'être croyante quand des gens tuent au nom d'une religion.

Cependant, j'avoue quelque chose : avant l'assassinat des journalistes de Charlie Hebdo, l'existence de ce journal n'avait pas beaucoup d'impact sur ma vie… 
Du coup, ai-je le droit de me sentir triste ? Ai-je le droit de compatir, de me plaindre de la nature humaine ? Ne suis-je pas la moins concernée par cette violence ?

Eh bien, je crois que oui : j'ai le droit de me sentir triste, j'ai le droit de compatir, de me plaindre de la nature humaine. Je suis concernée par cette violence.
Concernée en ceci que je suis humaine, et que ce sont des humains qui souffrent, victimes comme agresseurs. Et moi, spectatrice impuissante, je souffre également.
Je souffre de voir que des gens sont tellement perdus dans leur vie qu'ils se raccrochent à des idéologies rigides et violente et qu'ils ne se sentent exister qu'à travers la souffrance des autres.
Plus que la mort de victime innocente, c'est cette souffrance, ce désespoir de ces gens qui me bouleverse. C'est un malaise plus grand que nous.

Mes valeurs et mon espérances chrétiennes sont mises à rude épreuve.
Où est le Dieu auquel je crois ? Où est la bonté humaine en laquelle je crois fondamentalement ?
Je ne sais plus vraiment, et ça me fait peur.

Malgré la peur, malgré le doute, je veux rester du côté de la foi, du côté de l'espérance.
Alors je prie, alors j'écris, en espérant que mes mots fassent du bien.
Je crois sincèrement que la prière est essentielle à la marche du monde, que nos pensées agissent au delà de nous.
Alors je prie, alors j'écris.

Seigneur, je ne suis pas à genou pour te demander pardon,
Je suis debout pour t'accompagner dans ton Amour du monde.
Car c'est debout que nous sommes humains.
Et la vie continue, plus forte que tout.